PIERRE-JEAN CHABERT

“Il y a des gestes que l’on opère dans l’enfance, sans savoir qu’un jour ils influenceraient nos choix de vie ou une carrière en devenir. C’est sans doute comme cela que le destin artistique de Pierre Jean Chabert voit le jour.”
Pierre Jean Chabert - portrait

Après quinze années d’une vie parisienne trépidante, Pierre-Jean CHABERT s’installe du côté de Tours, sur les bords du Cher, proche de la Nature. Il découvre dès son enfance le tournage et le modelage de la terre dans un mas du sud de la France, sa région d’origine. Puis le dessin devient son mode d’expression privilégié et lui permet de laisser libre cours à son imagination.

Jeune adulte et en parallèle à ses études de comédie et du langage corporel, il s’initie seul au modelage de la terre pour réaliser des têtes de chimères qui peuplent son bestiaire fantastique. A 24 ans, il collabore avec un réalisateur à la création de plusieurs films d’animation, dont le premier s’intitule « Floyd, le saut de langes ».

C’est alors une nouvelle exploration du travail de modelage qui débute avec la découverte de matériaux inédits, les pâtes polymères telles que le « Fimo » et le « Super Sculpey ». Ainsi, Pierre-Jean Chabert se met à modeler de manière assidue, des têtes, des bustes et des personnages, souvent issus d’un univers fantastique et de science-fiction. Par le biais de ses recherches, il se rapproche de mondes méconnus de lui jusqu’alors, ceux de la sculpture miniature et de la figurine.

A 30 ans, il se décide à prendre des cours pour étudier le modèle vivant. Trois années durant, il approfondit sa pratique auprès de Philippe Seené ; il produit des nus, des portraits et des pièces animalières. Il apprend les techniques du moulage, de la résine, de la soudure,… et fait réaliser des pièces en bronze en vue de ses premières expositions. Grâce aux succès de celles-ci, son activité s’enrichit de commandes privées et d’une liberté grandissante, consacrée à ses créations personnelles. Pierre Jean se consacre à ce qu’il aime le plus : laisser vibrer sa créativité, affûter son sens de l’observation et développer son esprit critique.

Il nous permet à travers ses œuvres de partager ses instants de vie privilégiés et précieux dont tout artiste a besoin pour être libre.
Un de ces artistes à barbe, tantôt fou, tantôt pensif, que l’on prend plaisir à voir évoluer, et dont on aime constater l’authenticité et la précision du geste artistique.

Julia Lorenceau (Photographe) et Elizabeth Chelin (Artiste plasticienne)

INTERVIEW

ENTRE L’HUMAIN ET L’ANIMAL

Il ne s’agit pas seulement de traiter la beauté de l’animal, mais sa vie, son quotidien.
Chercher la justesse et l’équilibre, partager un moment d’intimité, tel un instantané
de vie et idéalement, trouver l’harmonie et la grâce.

Le respecter dans ses traits, dans son anatomie, telle est ma conviction.
Et puis bien entendu, l’émotion, cette expression indéfinissable que l’on peut lire dans un oeil, une gueule entrouverte, une oreille tournée... Il faut savoir capter ce moment que chacun interprétera à sa manière, avec sa sensibilité.

On me parle beaucoup du regard, de cette expression qui se dégage de mon travail, et qui est bien souvent entre l’humain et l’animal.
Ce regard, c’est aussi le monde que l’on partage.
Grâce à l’ami, au curieux, à l’amateur qui pousse la porte de l’exposition ou de l’atelier, l’homme et l’animal sont réunis.




QUI REGARDE QUI ?

Face à face, subjugués ou étonnés, parfois effrayés, le vivant rencontre le figé.
La vie est mouvement, c’est ce que j’essaie d’insuffler.
Explorer une attitude, trouver le point d’équilibre, la dynamique. Travailler un portrait comme un extrait, mettre l’accent sur un détail et laisser l’oeil libre de le prolonger.
Certaines oeuvres ne verront le jour qu’après plusieurs années, lorsqu’un animal revient en boucle, me harcelant jusque tard dans la nuit. Alors l’excitation, la sensation de la terre me submerge.

Il faut parfois la canaliser, se recentrer sur son sujet.
Raconter cette violence animale, à la vie, à la mort, mais aussi dans la survie.
Une espèce disparaît, une autre réapparaît... auprès d’un étang, ou sous le voile d’une brume matinale, parfois en montrant les crocs, dans la lutte et la bagarre, la passion et le rut...
Voilà l’histoire de mon bestiaire.

NOTRE TÉMOIGNAGE

“Pierre Jean Chabert bouscule les codes de la NOTRE TÉMOIGNAGE

“Pierre Jean Chabert bouscule les codes de la sculpture animalière dans chacune de ses creations.

Son Art, identifiable au premier coup d’oeil, combine une approche réaliste et généreuse avec une dimension abstraite particulièrement subtile.

Chacune de ses pieces est un fin mélange d’équilibre entre la matière, les émotions et l’essence même de la vie animale. Ce même équilibre tire sa toute puissance dans l’interpretaton de tout à chacun et dans la juxtaposition entre la matière, la force du bronze, sublime, assumée, particulièrement évocatrice, démeusurément puissante et le vide permettant à l’esprit d’inscrire l’oeuvre dans un continuum imaginaire subjectif et profondément intime.

Dès lors, ce n’est plus le collectionneur qui possède l’oeuvre mais bel et bien l’oeuvre qui possède le collectionneur ou celui qui aspire à en devenir le propriétaire.
Comme des obsessions inavouée les creations de Pierre Jean nous habitant et marquent notre esprit au fer rouge.

Nombreuses sont les sculptures de Pierre Jean Chabert qui représentent des forces absolues de la nature dans un état tranquille, qui stimule l'imaginaire dans un écrin de soie malgré le contraste de la matière et des forces en presences.

Le mouvement se dessine au delà de la matière et le vide devient partie prenante de notre perception même du vivant, il invite au voyage.

Un équilibre parfait. Tout est là, il n'en faut pas plus. C'est sublime !”
Galerie des Lyons